Nouveau : Livre
LE CHANT DU VIVANT : DIALOGUES AVEC ANNE
René à écrit un texte à propos de l'Aïkido, la relation d'enseignant et le kototama qui est l'émanation d'un échange de courrier avec une des ses élèves Anne Delmas.
Vous pourrez en trouver l'extrait ci dessous.
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Si vous désirez la version pdf, vous pouvez la télécharger ci-dessous. Pour tous renseignements, vous pouvez contacter René Bertron au 06 71 73 25 83.
Extraits du livre :
LE CHANT DU VIVANT
DIALOGUES AVEC ANNE
Initiation à un Kototama
pas comme les autres
© La voix en Mouvement, 9 rue du grand Villefrault,
37150 La Croix en Touraine
Voici un extrait du livre que j’ai écrit en coopération avec Anne qui vient très régulièrement à mes ateliers. Si ce texte vous plait, n’hésitez pas à télécharger la version complète ou de me demander une impression papier, ce sera un plaisir de vous l’envoyer. Bonne lecture et bon voyage dans le paradigme du kototama pas comme les autres…
La première partie parle essentiellement de l'enseignement et de l'ésotérisme en général, la deuxième plus particulièrement des sons du Kototama.
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..... Bonjour René,
Ta réponse me tourne vers les aptitudes du corps à créer notre vie.
« Enlever tous les filtres… redevenir un petit enfant… » Nous nous sommes construits sur des paradigmes et des traumas, des croyances qui nous ont aidés à survivre dans le passé, personnellement ET collectivement. La vérité du corps demande donc un travail de conscience en même temps que d’ « abandon » pour que ÇA passe (et nous dépasse).
Peux-tu expliquer (si c’est possible de le faire) comment cette implication du corps dans une discipline comme l’Aïkido ou le Yoga du Son, par exemple, crée de nouvelles connexions intérieures, des formes de libération, ou éclaire des possibles et les met en œuvre ? As-tu des exemples concrets à donner pour qu’à travers ton expérience, on puisse suivre le chemin d’énergie qui s’active ?
Je crois que chacun a sa propre voie (voix) de réalisation, qu’elle est unique et précieuse et qu’elle est source de création. Trouver/ donner l’authenticité de sa voix (voie) nous amène sur un plan vibratoire où les anciennes croyances sont dissoutes – et qui transforme les traumas en connaissance : ils deviennent lumière, évidence.
C’est très difficile de mettre des mots sur tout cela. Dans un livre, le lecteur va comprendre dans la mesure où il peut s’identifier à la parole donnée (par résonance). Dans l’atelier, on comprend par la présence car les mots sont au cœur de l’expérience partagée. Dans un livre, il est bon de raconter une histoire, un chemin pour suivre le processus de transformation, d’avènement. Dans l’atelier, on manifeste ensemble le chemin.
C’est difficile de mettre des mots parce qu’il s’agit de la présence, du vivant du corps.
Je ne sais pas bien quelle est ma question là-dedans, mais je dirais : quelle est pour toi l’importance de la présence, du souffle, de l’attention… et aussi du respect, dans ton expérience de disciple mais aussi dans tes partages d’enseignant ?
Si je continue ma réflexion, ce sera trop prise de tête…
Dans la joie de te lire.
Bonjour Anne,
Superbes Questions ! Tu touches exactement l’essence de ma pratique et la raison profonde de mon engagement à l’échange physique plus que tout autre…
De nombreuses directions se présentent à moi pour continuer cet échange.
Mais que dire qui ne serait pas la réponse en creux de tes questions ! Dans ce cas, les réponses se sont déjà projetées en un nombre incalculable dans l’esprit de celui qui lit ces lignes et se met en osmose avec les pensées de ce dialogue, ne crois-tu pas ?
Alors… que dire de la pensée… ???
Tsuda a écrit neuf livres sur le sujet du Ki pour essayer de canaliser la pensée occidentale. Au cours des séances de mouvement régénérateur, la pensée encombre l’espace et est un frein au spontané. Pour l’aïkido, cela peut être encore plus flagrant : on montre un mouvement et, lorsque celui/celle qui l’a vu tente de le reproduire, le pied gauche prend la place de celui de droite, le corps se penche pour vouloir faire bouger l’autre. Ou bien on accompagne l’autre dans sa chute pour ne pas qu’il se fasse mal, au détriment de son réel bien-être pour qui connait son corps ; les épaules se relèvent sans que l’on en soit conscient et tout un tas d’attitudes qui finiraient par faire souffrir l’autre ou soi-même apparaissent.
Comment est-ce possible ?
L’Aïkido à ce pouvoir de nous mettre dans une situation qui apparait conflictuelle et de nous permettre d’en sortir avec souveraineté pour les deux antagonistes. Comment ?
(Là, je vais parler de ma compréhension de cet art et dans quelle direction je le pratique.)
Je pense qu’Ueshiba, le fondateur de l’Aïkido, avait atteint une telle présence qu’il faisait UN avec l’univers. Qu’est-ce que cela peut signifier ? Que ses pensées étaient totalement au service de l’instant. J’ai pu, lors de certaines séances, vivre cette spontanéité qui voit le geste se créer à l’instant même du mouvement de l’autre.
Je pense qu’Ueshiba était tellement baigné dans l’univers que tous ses mouvements étaient issus de la spontanéité. C’est l’univers qui respire à travers nous et nous transmet l’acte juste.
Maintenant, c’est ce que je cherche dans les ateliers, c’est ce que j’explique à mes élèves lors des séances d’Aïkido. Je lève les bras, la respiration dit KA, je descends les bras la respiration dit MI… C’est simple quand on le voit, cela paraît simple quand on me voit agir, mais c’est une tout autre histoire lorsqu’il s’agit d’agir avec l’autre pour lui imposer un mouvement qui l’emmène dans une chute.
Il y a tout ce qui ne se voit pas ! C’est ce dont parlent les enseignements quand ils parlent de l’art interne…
Intérieurement, je me connecte au ciel, mes bras montent et invoquent le ciel. Mais mon bassin descend très légèrement. Ensuite mes mains se posent sur les épaules de mon partenaire et appuient pour créer une pression qui déstructure la corporalité du rectangle épaules-bassin. Mes bras descendent vers la terre, et mon partenaire est emporté par cette vague. Moi, je suis encore au stade où je touche mon partenaire, les élèves de Tsuda m’ont raconté qu’il le faisait à distance…
Voilà une des possibilités de l’art interne, c’est très simple, cela se résume à KA-MI…
Mais qu’est-ce que se connecter au ciel ?
C’est ce qui demande un total renoncement au fruit de l’action. On retrouve là l’esprit de la Bhagavad Gita, mais aussi de nombreux enseignements avec plus ou moins de versions suivant le guide qui l’a transmis ou suivant le public et l’époque. Même dans le Christianisme on peut le trouver. Dans la prière, il nous est demandé de prier mais en abandonnant le résultat à la volonté du ciel. Ce n’est pas différent : lorsque je monte mes bras, j’invoque le ciel, il fait un avec moi, et c’est Sa volonté qui me traverse. Tout mon être est dirigé vers cette action ultime dégagée de toute intention personnelle ou égotique. Tout mon être tend à cela et c’est cet esprit que j’essaie de partager dans mes ateliers.
Bien sûr, suivent toutes les interprétations et projections de toutes nos histoires personnelles. Mais pour qui il se prend celui-là, pour Dieu ? Je n’ai pas du tout cette prétention et surtout le chemin vers La volonté qui nous traverse ne peut se réaliser que par l’humilité et la simplicité. C’est pour cela que tous les Maîtres ou les initiés pratiquent derrière le rideau et décrivent leur art en disant simplement que c’est un art interne et n’ajoutent rien… C’est à l’élève de chercher et découvrir par lui-même le chemin intérieur. Pour beaucoup, ce sera des palabres à l’infini, pour d’autres ce sera un infini silence dans une attente stoïque… Ni l’un ni l’autre ne mène à l’interne…
Je ne prétends surtout pas y être parvenu. J’ai de temps à autre une sensation qui me dit que je suis passé très près, parfois de l’avoir reçu l’espace d’un instant. Mais l’ego… Ahhh, l’ego …. Il en profite immédiatement pour s’immiscer et s’arranger pour semer un doute, une peur, ou bien une prétention. Voilà notre grand ennemi, cette peur qui apparait au détour de chaque instant de notre vie. À chaque pensée même ! Si on prend n’importe laquelle de nos pensées, qu’on la regarde froidement avec l’observateur éternel qui nous accompagne en permanence sur nos chemins de vie, alors on voit apparaitre une petite peur… le besoin de reconnaissance de l’autre, le besoin vital de respirer, de manger, boire, le besoin de ne faire du mal à personne et de n’être d’aucune négativité pour quoi que ce soit ou pour qui que ce soit dans la nature : animaux, végétaux, minéraux ou humain, etc.
Ainsi, dans tous mes ateliers je cherche à partager et à créer des situations où l’on peut se confronter à soi pour découvrir ce grand Soi qui est derrière l’acte quand il devient juste et bienveillant. Le Yoga du Son est bienveillant et c’est bien là son visage qui nous apparait en premier.
Le Qi Gong est bienveillant qui nous relie par ses mouvements aux mouvements de l’universel et nous aident à prendre conscience des énergies qui nous traversent.
Le mouvement régénérateur est bienveillant pour nous aider à lâcher prise de toutes intentions pour soi et pour l’autre en laissant vivre et vibrer le Ki.
L’Aïkido est bienveillant quand il nous apprend à gérer toute situation conflictuelle en gardant notre souveraineté, tout en sauvegardant l’intégrité du partenaire jusqu’à même lui permettre de devenir meilleur.
Comme ma main droite ne peut faire de mal à ma main gauche en lui frappant dessus, un être humain ne peut faire de mal à un autre car nous sommes tous inter-reliés par l’univers autant que les mains par le corps.
Alors, où est la présence dont tu parles dans tout cela ?
En moi… en toi… en toi lecteur… dans tout et tous….
J’aime fraternellement, René.
……..
Bonsoir René,
J’ai envie de passer à une autre question :
Pourquoi dis-tu, dans les ateliers, que Lumière Mouvement et Son sont UN ?
Je t’embrasse,
Anne
…..
Revenons au Mouvement, à la Lumière et au Son. Je voudrais, maintenant, en parler comme d’une entité vivante, comme l’émanation d’une force expressive autonome, puissante et rayonnante. Ainsi, je me suis connecté à cette force progressivement comme un chercheur qui ouvre une à une les portes pour découvrir une réalité éternellement présente. En conséquence, il serait prétentieux de dire que j’en suis le seul à le-s comprendre.
Comme les concepts ou découvertes scientifiques ont été reçus-es en plusieurs endroits et en même temps sur la planète, ce paradigme de Mouvement, Lumière et Son unifié est existant en lui-même - et ceux qui en parlent et l’intègrent dans leurs vies sont des réceptacles à un instant de l’existence terrestre.
Deuxième conséquence, je ne suis surtout pas le seul à m’y être intéressé et à l’avoir mis en pratique dans mon chemin de vie. Je pourrai citer de grands êtres comme Philippe Guillemant, Nassim Haramein, Fabien Maman, Michel Coquet, et beaucoup d’autres dont la démarche et recherche d’authenticité en dehors des chemins préétablis est magnifique.
La période actuelle est comparable à un grand champ qui s’ouvre au printemps où l’on voit fleurir un nombre impressionnant de fleurs de toutes sortes. Chacune d’elles est particulière, pourtant elles se chargent de lumière, de couleurs, d’odeurs, en une harmonie indicible de glorification de la vie, intrinsèquement conscientes de l’éphémère et parfaites en leurs qualités expressives. Ainsi, sommes-nous aux prémices de ce grand champ de fleurs. Quelques-unes apparaissent ici ou là, puis des groupes, et bientôt un foisonnement exubérant…
Voilà donc ma place dans le tableau : une fleur au milieu d’un champ. Au début de ma vie, j’ai cru que l’on était tous des fleurs. Que tous, nous allions présenter notre beauté individuelle en grandissant. Au fur et à mesure de mon développement, j’ai compris comment d’autres graines n’allaient pas éclore. Elles restaient endormies au fond de l’être en latence.
De souffrance en solitude, c’est devenu un plaisir et une joie de partager et d’éveiller tous les êtres vers l’éclosion de leur fleur. Parfois, cela dure quelques instants, parfois un peu plus longtemps, peu importe. La pluie, le vent et le soleil ouvriront bientôt la porte de nos graines et personne ne pourra plus refuser d’ouvrir son cœur à la vie.
….
Du point de vue des sons mères, nous en sommes, en tant qu’humanité, à la prise de conscience du « O », nous vivons la première étape du lâcher du mental analytique, du mental concret, et nous commençons à regarder la matrice de l’énergie qui sous-tend toutes choses avec la conscience du « U » (prononciation oupour les Français). Le U et le O sont très proches car féminins tous les deux. C’est pour cela que l’énergie féminine est en train de prendre une place prépondérante, et cela sera certainement de plus en plus le cas dans la société extériorisée des années à venir.
Parler de A, O, U E, I, est, de mon point de vue, une façon de rester dans les concepts, dans les archétypes, pour que nous puissions communier ensemble dans la vie de la lumière s’exprimant à travers nous. C’est ce que je cherche dans les ateliers. Je cherche ainsi à passer au-delà du mental analytique.
Cela peut sembler paradoxal lorsque je parle et explique les concepts, mais cela ne l’est pas vraiment quand la lumière circule à travers nous.
Notre conscience n’est pas capable de la voir, mais « elle » agit.
Et Voilà, nous avons fini par parler du divin au féminin…
Après des milliers d’année de patriarcat…
…
…
Une véritable méthode de CNV (communication non violente) est en cours d’élaboration dans des réseaux parallèles ; le pouvoir d’un petit nombre sur la masse est en train de basculer… Le « demain » de Léo Ferré dans sa chanson « Il n’y a plus rien » avec cette phrase « …nous avons déjà des machines pour les révoquer … » est en train de se produire sous nos yeux, par nos mains et notre esprit. L’émerveillement est à notre porte parce que nous le créons en nous, autour de nous.
Alors, oui, dans les ateliers, je mets toute mon énergie au service de la Lumière une et trine pour que nous soyons baignés et habités comme des enfants nouvellement né.e-s à cette conscience de la nouvelle terre.
Est-ce cela lever le voile ? Je n’aurai pas cette prétention ! Nous cheminons ensemble vers ce que nos âmes ont à transmettre… Ainsi sommes-nous habités de certaines forces nous poussant à agir…
Avec le A, O, U, É, I nous découvrons notre noblesse au passage du É et nous découvrons notre responsabilité d’être dans ce monde, est-il demandé plus ?
N’est ce point-là le « je suis cela » ?
Je le pense sincèrement et je suis intimement persuadé qu’il rayonne et manifeste le mystère de la vie.
….
…..
LES SONS MÈRES,
LES RYTHMES PÈRES
ET LES SONS FILS
Je vais tenter de parler du A…
La première image qui me vient est celle de cette BD Philémon et les lettres de l’Atlantique (rires)…Philémon, ce personnage qui passe dans l’autre monde et se retrouve sur les lettres écrites sur les cartes, là où se trouve l’océan !... Il est merveilleusement le masculin d’Alice au pays des merveilles.
Mais, sincèrement, si l’on ne rentre pas dans ce merveilleux, si l’on ne s’attarde pas à poétiser les mots explicatifs que je propose, alors on passe totalement à côté et, si cela ne sert à rien de plus qu’une explication supplémentaire, le dogmatisme n’est pas très loin…
Le A est la neutralité absolue, il est le tout, il contient le tout, il est l’essence et l’essentiel. Lors de certaines séances, nous ne pratiquons que le A, tellement sa puissance est énorme ! Il est le son des sons, il est celui qui est.
La première phrase du Tao Te King, commence par :
Le Tao qui parle du Tao n’est pas le Tao,
Le nom qui parle du nom n’est pas le nom.
Le A est ce Tao qui commence, il parle de la vie, il est la vie, il est la vibration initiale, il est le son primordial. Avant même que les cordes vocales ne commencent à vibrer pour le résonner, il EST… Il est la raison de tout, c’est pourquoi le français est si merveilleux qu’il contient le mot « raisonner » si proche de « résonner ». Faisons jouer en nous toutes les influences de ces quelques mots :
Raison… Raisonner… Résonner…
Laissons-les aller dans toutes les strates de nos histoires personnelles. Comment ces mots sont apparus dans mon mental ? À quel moment ? Quelle association d’images cela produit en moi ?
Laissons-nous rêver…
Pause…
Alors, il est là, avant même d’être dit, il est l’imprononçable, l’incommensurable, l’un… quelque chose…
Au moment de l’inspir, (à nouveau la langue des oiseaux est là pour nous aider : l’inspir est notre capacité d’inspiration), tout est là : les forces de vie sont disponibles avec leur plein potentiel, elles ne demandent qu’à passer à travers nos amas de cellules rassemblées en un être, et sortir en vibration, et …. A…
Le A est totalement relâché, aucun muscle du visage n’est sollicité, il est un mouvement de cœur en pleine expansion, il est…
Parlons du O…
Bonjour l’eau ! Comment vas-tu ? Qui es-tu ?
Qu’est-ce que la matrice de l’eau ? Voilà la question fondamentale que pose le O. Nous devons aller visiter cette résonance pour entrer en pacification totale avec le monde des émotions. Et encore, quand je parle des émotions, ce mot est réducteur et ne donne pas toute la signification de ce monde tellement grand et puissant.
Il parle de toutes les forces de la matrice, il est puissance comme celle d’un tsunami - d’ailleurs ce mot devrait être féminin car il est fondamentalement cette puissance de la femme. Je n’ai pas connu l’enfantement mais celles d’entre vous qui ont vécu ces instants doivent pouvoir appréhender mieux que les hommes, ce monde de puissance qui traverse et impose sa volonté dans l’interne de nos êtres.
L’art interne dont parlent le Qi Gong ou les arts martiaux, est un des représentants de ce mouvement de l’O, de cette volonté primordiale.
Il, mais devrions-nous dire « elle » (?) est reliée à l’océan - ce n’est pas pour rien que ce mot commence par un O.
La « tsunamie » est un mouvement d’une puissance et d’une force dévastatrice extrême, quand le O se trouve en reliance avec la terre et le feu interne de notre planète. Cela provoque cette vague que nous avons vu déferler sur les côtes thaïlandaises, qui soulève des voitures, déplace des camions, détruit arbres et toutes sortes d’objets sur son passage. Que dire des hommes et des femmes qui sont pris dans ce mouvement, transportés comme des feuilles dans un ouragan vers une mort certaine !
Le O est cette puissance !
Pour bien comprendre ce qui se passe lors du chant des « sons mères » du Kototama, il est nécessaire de comprendre que nous sommes dans le monde des archétypes. Parmi eux, les sons mères sont les plus fondamentaux ! Ils sont les « sons origines ». Heureusement origine est féminin ; c’est exactement ce qu’est le son dans son essence primordiale.
Prononcer les sons mères du Kototama, c’est se relier directement à la source, au principe même de la vie. Lorsque que l’on visite le son O, on devient cette puissance de l’océan, on devient un avec la vie-même qui est à l’intérieur de nous.
Il fut un jour où la terre, notre planète Gaïa, ne recevait pas d’être vivant en elle ou sur elle. Sa composition était feu, terre, air et eau. Voilà les puissances fondamentales qui habitent les sons mères. Pendant cette période, nous sommes des êtres non incarnés, en « potentiel » de vie. J’insiste sur ce mot « potentiel » : il est l’image de ce que nous étions pendant cette période. Nous étions reliés et indifférenciés, UN avec les forces de vie du feu, de la terre, de l’air et de l’eau. Nous étions UN avec l’amour divin, dans un bonheur et une joie infinie non incarnée. Les mouvements et les forces qui habitaient alors la terre évoluaient sur des millions d’années. Nous étions UN avec ces puissances évoluant dans les mouvements des océans, des terres, de l’air et du feu.
Comprendre cette période, devenir un avec elle lors d’instants de méditation, c’est revenir aux archétypes des sons mères… Alors seulement, on peut commencer à appréhender la force, la puissance du son O !
Il est l’origine de la vie ! Les peintures contemporaines de l’art abstrait sont l’expression d’un retour à cette conscience. Elles seules peuvent exulter et rendre présents ces états d’âmes. L’humanité dans son ensemble est au point de retour vers cette conscience. Telle est, à mon avis, l’expression de ces forces qui traversent l’artiste, son pinceau et les pigments matérialisés.
Comprendre le O, mon Dieu…
Au moins, les Anglais ont intégré une compréhension de ce divin en nous : God. Eux, ils passent par le O : l’origine. Notre français passe par le I : Dieu, dont je parlerai plus tard.
N’oublions pas que nous sommes composés à plus de 80% d’eau. La composition de notre sang est extrêmement proche de l’eau des océans. Nous sommes le cadeau de la vie, qui s’offre à lui-même une matérialisation, une incarnation.
Se mettre en harmonie avec cette vibration, s’habiter de cette pensée, devenir un avec tous les êtres en incarnation comme un océan dont les goutes se séparent…. c’est commencer à appréhender le O.
Telle est sa puissance, telle est son infinité.
Qui est le U (prononcer ou) ?
Oups…
À chaque fois que je suis appelé à traduire en mots les « sons mères » pour les débutants qui arrivent dans un atelier, je suis face à une montagne vertigineuse dont le sommet est inatteignable. Même le mont Everest est une bagatelle à côté !
Alors, je donne quelques mots, je tente d’initier quelques images, puis je nous lance dans la pratique pour que les résonances produisent leurs effets. Pour que les ajustements internes de la vie nous emmènent dans la compréhension de l’intérieur. Souvent, le miracle se produit ! Au bout de quelques répétitions, avec l’intention du groupe, l’amour partagé, les résonances apparaissent. Et voilà, le mot est lancé :
….
Et le nous, comme dit plus haut est relié à l’amour.
Je pourrai m’arrêter là pour le U, tout le reste est son mystère total ! …
Il est le son primordial, très proche du non son. Il est l’espace entre les particules à l’intérieur d’un atome, il est l’espace tout entier mais aussi les trous de vers dans la pensée quantique ou dans la théorie des cordes.
Dans un premier temps, lorsque l’on débute dans les « sons mères », on le situe au niveau du chakra racine. Plus tard, il se déplacera ; plus tard encore il deviendra un avec tous nos atomes et illuminera toute notre présence ; plus tard encore, il reviendra à la racine.
Dans le zen, cela s’exprime par :
« Au début de la voie, une montagne est une montagne,
au milieu de la voie une montagne n’est plus une montagne…
puis vient le jour où… une montagne est une montagne »
Ce « où » est la compréhension du U…
Il contient la grâce, il contient l’infini dans son éternité, il est le Tout ! Ce n’est pas un hasard non plus que « Tout » contienne le U ! Contenir ! voilà bien l’un des mots les plus prétentieux de notre langue !
Contenir … le Tout… Il vaut mieux en rire !
Et pourtant, nous sommes faits de forces qui nous séparent apparemment les unes-s des autres. Alors, pour nous réunir à nouveau, nous devons utiliser ces contenants que sont les mots pour véhiculer nos concepts, partager nos idées et les transbahuter vers le non faire, le non accessible, le non avoir, le non être…
Le U … ? … il ne nous reste plus qu’à chanter comme les loups : hou, hou…
Je comprends cette chamane : Corine Sombrun, qui devient loup lors de ses séances… Elle devient un avec cette puissance du U.
La gestuelle qui accompagne ce son est un mouvement des bras vers le bas, après avoir pris conscience du O dans le Dantian, c’est une suite … En visualisation, il devient une boule énorme qui se déplace depuis le Dantian, qui lui-même était une boule autour de notre centre de gravité. Celle du U est un déplacement vers le chakra racine qui, en réponse, illumine totalement le corps, s’expanse dans l’univers du sans-forme, prend conscience de qui nous sommes. Cette mémoire de « je suis » revient alors en puissance et nous sommes prêts pour réaliser le É…
É… noble É….
Noble est la clef…
Qu’est la noblesse ? un alignement ? une force de vie incommensurable ?
Une présence ? Un être assumant pleinement « son » « JE SUIS » ?
….
Noble est la clef, oui, mais une noblesse douce, compatissante, aimante et serviable. Celle de l’être qui a pris conscience de l’univers lorsqu’il s’est totalement annihilé avec le U dans l’esprit de toutes choses, qu’il a atteint l’humilité totale envers le non-être, contenant-non-contenant. Celle de l’humilité de l’eau, premier principe moléculaire essentiel à la vie, non modifiable, non transformable même si séparable. L’oxygène qui la compose nous nourrit lorsque l’air s’en réjouit par le feu, mais elle redevient elle-même à la moindre occasion pour filer en ondulations dès qu’un mouvement se présente.
Nous sommes mouvement, la prakriti, force primordiale sous-tendant la matière, nous pousse à la vie, nous soutient dans la vie, nous maintient dans la vie. Ce sont là les trois grandes forces de l’univers : le créateur, le souteneur et le destructeur : Brahma, Vishnu, Siva. Siva nous maintient dans la vie par la destruction des formes inutiles ou obsolètes.
La noblesse est l’émanation ultime de l’être ayant parfait son incarnation de toutes les forces évoquées par l’eau et l’univers. Il se présente devant la vie avec tout son être : plein et actif, en gloire et en soumission à la vie une, trine et lumineuse. Il se « découvre ». Que ce jeu de mot est magnifique et significatif de ce moment d’ouverture qui arrive lorsque le son É s’exprime avec gloire ! L’être se sépare de toutes les scories, les miasmes karmiques, les faux-semblants, les prétentions de réussites de toutes sortes, même spirituelles. Il se voit de l’intérieur en toute transparence qu’il est fondamentalement. Alors la Lumière peut le traverser et passer à travers lui.
Alors, le chemin vers l’unité et vers le « Moi et mon Père sont un » va pouvoir s’ouvrir.
Toute autre noblesse qui ne s’aurait pas regarder en face le monde de l’O et atteindre l’humilité du U est fragile, s’exprime avec difficulté et rayonne peu. Ou bien elle cherche à imposer son individualité et s’expose alors à une destruction par le feu de l’univers bien plus intense. L’univers peut permettre que nous l’exprimions avec intensité et égotisme pendant un temps, puisqu’il s’agit de notre libre-arbitre. Mais viendra toujours une suite où ce libre-arbitre, dans la production d’un égocentrisme fort, sera confronté à lui-même à travers un autre égocentrisme fort et apparemment séparé. Tel est le monde de la dualité dans laquelle nous sommes actuellement. L’univers permettra toujours à notre volonté de nous découvrir à travers nos expériences quels que soient nos choix d’existence. Cependant, « IL » n’ouvrira la porte de « SON » royaume intérieur que lorsque nous aurons atteint cette noblesse humble et serviable.
L’ondulation de l’eau dans la posture de notre verticalité est donc cette reconnaissance de notre origine et le signe de notre remerciement à la vie qui nous habite. Je nous invite tous à découvrir, redécouvrir, re-redécouvrir l’émerveillement d’un filet d’eau qui coule quelle que soit la forme, parfaitement plate ou non, dans des circonvolutions univers-elles.
Le É est cette humilité toujours présente à l’intérieur, parfaitement acceptée, dont la remise en question est absolument impossible car totalement déplacée.
……
Le I : splendeur et magnificence…
…..
L’image qui me vient souvent pour exprimer ce qui se passe avec le I est cette foudre que l’on voit descendre vers la terre lors de gros orages. Elle descend en zigzagant dans des mouvements extrêmement pointus, avec des angles très aigus ; c’est vraiment la masculinité dans toute sa particularité exprimée par cette lumière dans le ciel. Puis vient le moment intense où cet arc rejoint et touche la terre…C’est alors une lumière intense qui apparaît, tout le chemin parcouru et ionisé par la foudre descendante s’éclaire en remontant avec une vitesse extraordinaire et expanse cette clarté avec une vigueur et une puissance magnifique.
Ce moment est un moment. La présence est splendeur, les mots ne peuvent l’exprimer tellement cela devient lumière intense.
Le moment, un moment… Le mot ment ! Telle est notre réalité dans notre monde matériel exprimé par le mot. Alors comment parler de la réalité de l’autre côté du voile avec des mots sachant que le mot ment.
Qui est fou qui ne l’est pas ? Dans ce monde de la présence est fou celui qui s’arrête aux mots, qui s’accroche à l’expression, à l’image influée par lui comme réelle. Rien n’est réel car tout est éphémère : effet mère (rires) !
…….
Ils (les scientistes) ont été utiles pour sortir des religions dogmatiques en mettant en évidence l’opposition entre une réalité formelle et observable opposée à un système de croyances obéissant. L’heure a sonné pour eux de se retourner à nouveau vers eux-mêmes, d’observer le vide qui se glisse dans les interstices de leurs équations, de l’« imaginaire » qu’ils sont obligés d’intégrer dans leurs concepts, et voir le « rien » qui sous-tend le monde.
… « retourne au-dedans de toi et tu verras …
Rien… que ces pères et ces mères qui t’ont fait
que ces monsieur, … que ces madame… »
(Léo Ferré)
Ce « rien » est un absolu que nous ne pouvons pas atteindre ni appréhender si nous ne sommes pas allés visiter le monde du A, du O et du U…
En définitive A …m…O … U…r…
Le « I » est cet absolu qui nous traverse, il nous brûle et nous consume, voire nous détruit totalement en un instant, telle la foudre sur l’arbre en pleine puissance, si nous ne sommes pas habités dans l’intimité, dans l’intention de bien, dans l’absolu de toutes nos cellules, par cet amour.
Amour est le maître mot qui sous-tend le « I ».
Le « I » est l’interne qui habite dans chaque espace de l’amour.
Le « I » est masculin, sa force et sa puissance de destruction sont incommensurables. Laissé à lui-même, il est une conscience et puissance qui nous abat totalement, détruit tout sur son passage sans aucune émotion. L’affect tel que nous le vivons humainement actuellement - je parle de cet affect qui pleure la perte par son attachement au monde de l’éphémère - n’a aucune importance pour lui !
Il est droit, puissant, ferme, il est tel Gandalf devant la force du génie du feu (le Balrog), qui clame « Vous ne passerez pas ». La mort n’a aucun effet pour lui, car il ne connait pas la mort.
….
Comment ma conscience fabrique-t-elle la forme ? Ne serait-ce point là une forme quantique ? Au final, et au bout de toutes mes investigations sur cette production d’images, je n’ai trouvé pour l’instant que de la lumière. Une lumière brillante, absolue, définie et indéfinissable. Elle prend et épouse toutes les formes, toutes les couleurs. Lorsque je chante le « I », je me relie à elle, je me baigne d’elle, je me laisse traverser par elle, Elle et moi sommes UN….
Alors Dieu est une femme ?
« Il » ...« est »...« La »...« Lumière » en nous …
« I » … « É »… « A »….« É »….
Les rythmes Pères.
….
Je reviens aux rythmes pères, bien que je ne m’en sois pas éloigné puisque le ton de ces pages en est l’expression de séparation, de discernement, d’implication mathématique, de pouvoir, etc.
Ils sont au nombre de huit, quatre sont de type yang et quatre sont de type yin.
Les types (rires avec le jeu de mot « types » ! ) yang sont des explosives, les yin sont neutres ou implosives. Leur existence est interdépendante des sons mères qu’ils accompagnent pour donner naissance aux son fils. Comme il y a cinq sons mères, associés aux rythmes pères, cela donne quarante sons fils.
Quarante est un nombre très puissant matériellement, puisqu’il est le quatre, la première matière multipliée par dix, la première boucle des nombres. En lui-même, ce nombre est matière. Ainsi, il est spiritualisé par l’ouverture du fondamental W.
En conséquence, on ouvre le rideau de l’expression avec –- (son mère), on le ferme avec W—(son mère). Il en découle cinquante sons : la quintessence à la puissance dix, la matière spiritualisée, le divin en incarnation…
Voici donc le tableau de « ces sons » :
WA |
NA |
LA |
MA |
YA |
HA |
SA |
KA |
TA |
A |
WO |
NO |
LO |
MO |
YO |
HO |
SO |
KO |
TO |
O |
WU |
NU |
LU |
MU |
YU |
HU |
SU |
KU |
TU |
U |
WÉ |
NÉ |
LÉ |
MÉ |
YÉ |
HÉ |
SÉ |
KÉ |
TÉ |
É |
WI |
NI |
LI |
MI |
YI |
HI |
SI |
KI |
TI |
I |
....
(Suite dans le livre complet.)